Destins
La Souris Bleue, Kate Atkinson
Un détective privé enquête à Cambridge sur des affaires criminelles qui n'ont jamais été éclaircies. Il doit remonter à des évènements souvent très lointains pour suivre les traces de la mystérieuse "Souris Bleue". Les intrigues se déroulent dans des milieux sociaux très divers, allant de la classe ouvrière à la gentry. Les drames les plus poignants alternent avec les épisodes désopilants, dans lesquels on retrouve le regard caustique de Kate Atkinson sur notre monde moderne, la télévision, la "néfaste food", l'amour parental avec ses excès et ses carences, notamment. Anticipations et retours en arrière tiennent le lecteur en haleine. Une fois encore, l'auteur de "Dans les coulisses du musée" s'y entend à dépeindre, avec une étonnante âpreté de ton, les maux de notre société.
Un romans où les destins s'entrecroisent, souvent dans le malheur. Chaque chapitre concerne un des personnages. De près ou de loin, ils sont tous mêlés, le détective faisant le lien entre eux, car chacun est le centre d'une histoire de famille assez sordide: un père et sa fille assassinée, deux femmes recherchant leur petite soeur disparue il y a 34 ans, une femme recherchant sa nièce, au centre d'un drame familial particulièrement tragique.
Je n'ai pas trouvé ce roman franchement gai, malgré quelques touches d'humour bienvenues. J'ai eu un peu de mal à situer correctement les personnages car l'alternance des points de vues et des époques m'a un peu embrouillé au début mais le mélange prend assez vite. Les trois histoires principales et celle du détective nous tiennent en haleine, l'intrigue se dévoilant petit à petit, même si ce genre d'histoire flanque un peu le bourdon de par le sujet des drames familiaux assez glauques et en constatant que les vies des personnages, leurs espérances, leurs échecs sont finalement assez proches des nôtres.
Les premières lignes:
Quelle chance elles avaient! Une vague de chaleur au milieu des grandes vacances, là où on l'attendait. Tous les matins, levé bien avant elles, le soleil faisait fi des fins voilages qui pendaient mollement aux fenêtres des chambres à coucher, un soleil déjà brûlant et moite de promesses, avant même qu'Olivia n'ait ouvert les yeux. Olivia, matinale comme un coq, toujours la première debout, au point que plus personne dans la maison n'utilisait un réveil depuis sa naissance, trois ans plus tôt.
Ma note: 7 / 10