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Blog à bouquins
13 juin 2008

Kotelnicht, Russie

31LnQbuPglLUn roman russe, Emmanuel Carrère

  La folie et l'horreur ont obsédé ma vie. Les livres que j'ai écrits ne parlent de rien d'autre.
  Après L'Adversaire, je n'en pouvais plus. J'ai voulu y échapper.
  J'ai cru y échapper en aimant une femme et en menant une enquête.
  L'enquête portait sur mon grand-père maternel, qui après une vie tragique a disparu à l'automne 1944 et, très probablement, été abattu pour faits de collaboration. C'est le secret de ma mère, le fantôme qui hante notre famille.
  Pour exorciser ce fantôme, j'ai suivi des chemins hasardeux. Ils m'ont entraîné jusqu'à une petite ville perdue de la province russe où je suis resté longtemps, aux aguets, à attendre qu'il arrive quelque chose. Et quelque chose est arrivé: un crime atroce.
  La folie et l'horreur me rattrapaient.
  Elles m'ont rattrapé, en même temps, dans ma vie amoureuse. J'ai écrit pour la femme que j'aimais une histoire érotique qui devait faire effraction dans le réel, et le réel a déjoué mes plans. Il nous a précipités dans un cauchemar qui ressemblait aux pires de mes livres et qui a dévasté nos vies et notre amour.
  C'est de cela qu'il est question ici: des scénarios que nous élaborons pour maîtriser le réel et de la façon terrible dont le réel s'y prend pour nous répondre.

J'avais déjà lu L'Adversaire et La classe de neige du même auteur et j'ai dans ma PAL, La moustache. Je me suis donc lancée dans la lecture de celui-ci, d'autant que j'aime assez ce qui se rapporte à la Russie.
Que dire? Finalement, le 4è de couverture résume parfaitement le livre.
Pour ma part, je suis déçue. Déçue par le personnage, l'auteur. Dans l'ensemble, ça se lit très bien, l'auteur est doué pour nous faire suivre pas à pas son cheminement d'écrivain. Malgré tout, le personnage central - je ne sais pas si c'est romancé ou si c'est une sorte de roman/confession - est vraiment antipathique, je trouve. Centré sur son petit nombril, se lamentant sans cesse et l'excuse de la vie -certes troublée- du grand-père pour décrire ses soit-disant tourments... bof, bof. Par son comportement égocentrique, il rend malheureux pas mal de monde, tâtonne, se cherche... Bref, dans un sens, il faut aussi du courage pour écrire cela, mais pour ma part, je m'attendais à autre chose. Je trouve lassant ce genre de jérémiades, mais bon, tout le monde peut être malheureux, c'est vrai.

Les premières lignes:
  Le train roule, c'est la nuit, je fais l'amour avec Sophie sur la couchette et c'est bien elle. Les partenaires de mes rêves érotiques sont en général difficiles à identifier, elles sont plusieurs personnes à la fois sans avoir le visage d'aucune, mais cette fois non, je reconnais la voix de Sophie, ses mots, ses jambes ouvertes. Dans le compartiment de wagon-lit où jusqu'alors nous étions seuls survient un autre couple: M. et Mme Fujimori. Mme Fujimori nous rejoint, sans façons. L'entente est immédiate, très rieuse.

Ma note: 6,5 / 10

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Commentaires
A
@karine: ça parle quand même de la Russie, des racines russes de l'auteur et de sa mère, mais bon...c'est d'ailleurs ce côté là qui m'a plu tout de même dans sa lecture.
K
Dommage... étant intéressée par la Russie, le titre me tentait beaucoup. Mais comme "l'auto-plaignage" me tape royalement sur les nerfs... je crois que je vais passer mon tour!
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