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Blog à bouquins
4 avril 2010

Camélia

41tNo1cBMbL__SL160_AA115_L'élégance du hérisson, Muriel Barbery

   "Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

   "Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai."

J'ai été très agréablement surprise par ce livre qui est un coup de coeur. J'étais assez circonspecte dès le 4è de couverture, je suis un peu fatiguée des enfants surdoués qui confient leurs regards plein d'intelligence et d'à propos sur le monde "inepte" des adultes. Mais je suis entrée dès les premières pages dans le sujet et je ne l'ai pas lâché jusqu'à la fin. Un vrai régal. Evidemment, certains côtés sont un peu faciles, mais bon, c'est un roman (la différence de classe, ici très marquée, peut-elle être réellement surmontée ?). Les réflexions sonnent toujours très justes, une petite pincée savoureuse de pensée asiatique enrobe le tout; les personnages sont bien sûr terriblement attachant et sans non plus démontrer à grands traits, on comprend que les deux personnages que sont Paloma et Renée se sont rencontrées dans un but précis, se sauver l'une et l'autre.
L'alternance des regards fait avancer l'intrigue avec une touche de suspense jusqu'au dénouement. Je ne m'attarderai pas sur la fin que j'ai trouvé décevante, finalement un peu facile et bâclée. Oui, un peu trop facile et c'est bien dommage.
Mais je garde une très bonne impression de ce petit livre que je recommande chaudement.

Les premières lignes:
   - Marx change totalement ma vision du monde, m'a déclaré ce matin le petit Pallières qui ne m'adresse d'ordinaire jamais la parole.
   Antoine Pallières, héritier prospère d'une vieille dynastie industrielle, est le fils d'un de mes huit employeurs. Dernière éructation de la grande bourgeoisie d'affaires - laquelle ne se reproduit que par hoquets propres et sans vices - , il rayonnait pourtant de sa découverte et me la narrait par réflexe, sans même songer que je puisse y entendre quelque chose.

Ma note : 9 / 10

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Commentaires
V
ben, désolée mais moi non plus je n'ai pas été emportée par ce livre. Par contre, ça me fait plaisir de voir enfin des commentaires négatifs sur ce bouquin, je finissais par croire que j'étais la seule à ne pas avoir aimé! Merci!
A
@Praline: c'est vrai que par moment, j'ai eu l'impression d'avoir des leçons de vie, mais au final, c'est plutôt bien passé pour moi.<br /> @Choupynette: ben moi, je n'ai même pas envie de voir le film pour l'instant, je préfère vraiment rester avec mes impressions. Peut-être devrais-tu essayer le livre?<br /> @Valérie: ça ne m'a pas gêné plus que ça, mais ce que j'apréhendais le plus, c'était plutôt le côté insolemment surdoué de la jeune fille. Mais je vois plus ça comme une espèce de "conte de fées" car effectivement, certains ressorts sont un peu gros...
V
J'ai destesté! Le côté démago avec les couches populaires (dans laquelle je suis née) qui doivent se cacher pour lire parce que les bourgeois verraient ça d'un mauvais oeil, beurk! Mais bien sûr, je ne critique pas tes goûts. Heureusement qu'il y en a pour tout le monde!
C
Comme Praline. J'avais ce roman depuis très longtemps dans ma pal, je n'osais pas l'ouvrir vu tous les commentaires dithyrambiques. Et au final, c'est le film avec Balasko qui m'a donné envie. Et je me suis au final pas mal ennuyée. dommage
P
Moi j'ai été agacée par le ton un peu pédant du roman !
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