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Blog à bouquins
3 juillet 2010

A l'envers

41FhT4t8sBL__SL160_AA115_La flèche du temps, Martin Amis

   Raconter la vie d'un homme à l'envers: telle est l'idée maîtresse de ce livre. Tod, le héros, n'avale pas sa soupe: il la recrache. Toute relation sentimentale commence par une gifle, se poursuit par un coprs-à-corps passionné avant de finir par un échange de numéros dans le métro. Tod est médecin: les patients viennent vers lui souriants, en bonne santé, pour sortir de l'hôpital en sang. De quoi être fatigué d'être humain. A moins que le passé de Tod - son futur ?- ne cache un secret susceptible de rendre son sens au monde...
   Au-delà de la maestria avec laquelle Martin Amis décompose nos gestes quotidiens, c'est notre morale qu'il met en question : l'absurdité de notre existence ne se résume pas au passage des ans. La drôlerie laisse place au scandale...

  Difficile à lire, difficile à comprendre, difficile à ressentir quelque chose pour tout ça. L'auteur raconte effectivement tout le récit d'une vie d'un homme à l'envers, ce n'est pas une image, c'est vraiment à l'envers. Les dialogues commencent par la fin (pour faciliter la compréhension, je commençais donc par la fin du dialogue moi aussi), tous les actes de la vie quotidienne sont effectués à l'envers. Je n'ai pas compris tout de suite que tout serait ainsi. J'ai donc abandonné la lecture un premier temps.
Puis, j'ai voulu m'y remettre et seulement en m'accrochant, en me forçant à comprendre la tournure du livre, j'ai réussi à le terminer. Mais que d'efforts!!!! En le refermant, c'est presque difficile à se remettre à lire un livre "normal", tant j'avais dû habituer mon esprit à cette gymnastique cérébrale de tout repenser à l'envers. Et tout ça pour quoi finalement ? Une histoire que j'ai trouvé moyenne, une fin très attendue, un héros qui n'en est pas un... bref, ça ne vaut que pour l'exercice de style, un tour de force littéraire, certes.
  Le narrateur est dans l'esprit de Tod et se place soit à distance, s'étonnant de la vie qu'on lui fait mener comme un spectateur, soit il ne fait qu'un avec Tod. Et on remonte le temps, par périodes. Mais nous sommes, nous, lecteurs, vraiment à distance de tout ceci.
  On sourit à l'ironie de certains actes tournés à l'envers, c'est l'effet de surprise, mais ensuite...Bon. J'ai finalement tenu à le terminer car on veut savoir jusqu'où ira cette histoire, c'est ce qui tient le tout. Mais mon appréciation générale reste mitigée. Peut-être qu'une deuxième lecture serait nécessaire...

       

MASSECRITIQUE

Les premières lignes:
   
Me voici. Je suis sorti des ténèbres du sommeil pour me retrouver entouré de médecins... des médecins américains : je sentais qu'ils contenaientaussi  difficilement leur vigueur que leur pilosité profuse; et le toucher menaçant de leurs mains menaçantes, des mains de médecins, si fortes, si propres, si aromatiques. Bien que ma paralysie soit quasiment totale, je découvris que je pouvais bouger les yeux. De toute façon, mes yeux bougeaient. Les médecins semblaient profiter de mon immobilité. Je sentais qu'ils étaient en train de discuter mon cas mais aussi d'autres choses liées à leurs vastes loisirs : hobbies, etc. Et je me dis, avec une fluidité et une conviction surprenantes, une netteté parfaite, une certitude parfaite : "Oh, comme je hais les médecins".

Ma note : 6,5 / 10

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Commentaires
K
Le concept apparaissait intéressant mais finalement, bof... je pense que je vais passer...
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