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Blog à bouquins
22 septembre 2010

Le survivant, Andrée Chedid "Si tu n'espères

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   "Si tu n'espères pas, tu ne rencontreras pas l'inespéré."
Quand l'avion dans lequel se trouvait un être cher s'est écrasé et qu'il ne reste qu'un survivant, comment ne pas espérer ?
  Lana pense aussitôt que c'est Pierre, son mari. Cette certitude au coeur, elle part sur les lieux de l'accident. Poussée par un invincible besoin de chercher, toujours plus loin...

  Deux ans dans le désert ! Et le désert, ce n'est pas seulement cette terre horizontale, emmaillotée de chaleur avec, dans le sable, cette épave criblée de blessures, ce fauteuil éjecté...
  C'est aussi l'attente, le silence, l'espoir mille fois avorté, l'illusion toujours renaissante, le mirage où l'être s'affole. Pour quelle rencontre ?
  Après tant d'efforts, Lana trouvera-t-elle celui qu'elle garde vivant en elle ?

C'est un très beau livre sur l'amour, l'amour en l'absence. Effectivement, Lana garde Pierre en elle, elle en est remplie, au point qu'elle le sent vivre et cette certitude la pousse à chercher, toujours et encore.
Suite à l'accident, elle rencontre les familles des autres disparus, chacun encaissant la douleur d'une façon différente mais il n'y a qu'elle qui veut aller sur le lieu de l'accident. On annonce un seul survivant et elle seule sent dans son âme que c'est Pierre, son mari. Les autres, subjugués par cette force, la laisse partir.
Elle va passer deux ans dans le désert, aidé par un ingénieur, sa femme et leur chauffeur. Ils n'en sortiront pas indemnes non plus, troublés par l'omniprésence de Pierre, l'éternel absent.
Je le redis, mais c'est un très beau roman, où l'auteur, sait comme d'habitude, nous décrire avec poésie et tendresse, le désespoir universel et intemporel de la perte de l'être aimé. C'est terriblement juste, mais on ne peut s'empêcher d'espérer.

Les premières lignes:
   Lana se sentit tirée au fond d'un puits par les cheveux, une eau lourde gonflait sa robe, des herbes entravaient ses genoux, ses coudes frottaient contre les parois. Il lui fallut plusieurs secondes pour s'arracher à tout ce sommeil.
   La sonnerie du téléphone se prolongeait.
   Pour ne pas réveiller Pierre, elle n'alluma pas la lampe de chevet, se glissa rapidement hors du lit. La chambre était sombre, elle dut tâtonner jusqu'à la porte.

Ma note: 9 / 10
   

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