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Blog à bouquins
8 mars 2012

Les coeurs déchiquetés, Hervé Le Corre Pierre

51HlGzT6qvL__AA115_Les coeurs déchiquetés, Hervé Le Corre

   Pierre Vilar est commandant de police à Bordeaux. Sa vie et son couple ont volé en éclat depuis que son fils Pablo a été enlevé à la sortie de l'école. Malgré tout, il se raccroche à l'espoir insensé de le revoir vivant, avec l'appui d'un gendarme à la retraite qui se consacre à la recherche d'enfants disparus.
   A quelques kilomètres de distance, un jeune collégien nommé Victor rentre chez lui après la classe pour découvrir une scène d'horreur : sa mère, Nadia, gît sans vie sur le sol de sa chambre, le visage tuméfié et les dents fracassées. Du foyer à la famille d'accueil, commence pour cet adolescent désormais seul au monde un parcours douloureux, marqué par la disparition de l'être le plus cher.
   Deux pertes irrémédiables, deux tragédies. Le lien entre elles, c'est Pierre Vilar. Il est chargé d'enquêter sur la mort de Nadia, et à mesure que se dessinent certaines pistes, un étrange retournement de situation se produit; le policier devient gibier: il est harcelé au téléphone et suivi dans la rue par un homme aussi insaisissable que menaçant. Un homme qui semble aussi poursuivre Victor...
   Les "coeurs déchiquetés qui parlent aux fantômes", comme le chante Léo Ferré, sont mis à nu dans ce roman hanté par l'absence et la mort. La perte des êtres aimés, la violence faite à l'enfance, l'injustice sociale et la solitude, c'est tout cela qu'Hervé Le Corre nous fait éprouver, de manière intime et bouleversante. Par la beauté rédemptrice et la justesse de son style, il oeuvre dans la lignée de Robin Cook.
   Hervé Le Corre a obtenu le prix Mystère de la Critique 2005 pour L'Homme aux lèvres de saphir, publié chez Rivages.

 

On plonge dans ce roman immédiatement. Pierre Vilar et Victor ont vécu un drame terrible et l'auteur réussit sans peine à nous décrire ce qu'ils ressentent, sans trop en faire et sans tomber dans le pathos. Les chapitres alternent les points de vue de ces deux blessés de la vie, l'histoire de Victor pourrait presque être une histoire en elle-même à l'intérieur du roman. Le style est juste, précis et va à l'essentiel, sans s'apesantir.
L'intrigue est bien ficelée, le lien entre les deux personnages est tellement ténu au début qu'on est tenu en haleine jusqu'au bout. Le contexte est aussi bien vu - le foyer de la Ddass, la famille d'accueil, les relations professionnelles de Vilar. Bon, évidemment, ce n'est pas gai et ça reflète pas mal de nos peurs les plus obscures, mais bon...
J'ai vraiment aimé ce livre que j'ai lu d'une traite. Les personnages sont vraiment bien traités, principaux et secondaires et on s'immisce dans cette atmosphère tendue, violente avec cette terrible envie de savoir le fin mot de l'histoire.

 

Ma note: 9 / 10

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