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Blog à bouquins
10 juin 2009

Courir

4161TpjhXoL Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Haruki Murakami

  Le 1er avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman. Assis à sa table, il fume soixante cigarettes par jour et commence à prendre du poids. S'impose alors la nécessité d'une discipline et de la pratique intensive de la course à pied.
  Tenacité, capacité de concentration et talent: telles sont les qualités requises d'un romancier. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa persévérance. Courir devient une métaphore de son travail d'écrivain.
  Courir est aussi un moyen de mieux se connaître, de découvrir sa véritable nature. On se met à l'épreuve de la douleur, on surmonte la souffrance. Corps et esprits sont intimement liés.
  Murakami court. Dix kilomètres par jour, six jours par semaine, un marathon par an. Il court en écoutant du rock, pour faire le vide, sans penser à la ligne d'arrivée. Comme la vie, la course ne tire pas son sens de la fin inéluctable qui lui est fixée...

L'auteur nous livre ses réflexions sur son sport de prédilection et il en fait un livre attachant et unique. C'est une autre façon de toucher du doigt le quotidien d'un écrivain, de découvrir qu'il est comme tout le monde, il souffre de la même façon en courant, il se pose les mêmes questions qu'un coureur lambda (même s'il faut reconnaître qu'il est un très bon coureur... 10 km par jour et un marathon par an, il faut le faire...). Le parallèle entre écrire et courir est aussi très intéressant. On a presque l'impression que c'est à notre portée, avec un peu de volonté, bien sûr...
C'est donc un livre qui se lit très facilement, Murakami nous raconte comment il a commencé à courir, son évolution dans ce sport - il a pratiqué aussi le triathlon (course - natation - vélo), sa façon de s'entraîner selon les endroits, etc... On a presque l'impression de courir avec lui et l'envie est grande de chausser ses baskets et de se lancer... et on souffre aussi avec lui lors des épreuves (le marathon extrême: 100 km!!!). Bref, un bon moment littéraire et sportif.

Les premières lignes:
  Un aphorisme prétend qu'un vrai gentleman ne dit pas un mot des femmes avec qui il a rompu ou des impôts qu'il doit payer. Faux, archifaux ! Parce que moi, désolé, je ne suis pas comme ça. Il faudrait en tout cas ajouter une condition pour qu'il y ait un peu de vérité dans cette phrase: "Ne racontez à personne ce que vous faites pour rester en bonne santé." J'ai le sentiment qu'un homme de qualité ne devrait pas se répandre en public sur les moyens qu'il utilise pour se maintenir en forme.
  Je ne suis pas un gentleman, tout le monde le sait. Par conséquent, pourquoi se soucier de ces questions? Pourtant, j'éprouve quelque scrupule à écrire ce livre.

Ma note : 8,5 /10

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