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Blog à bouquins
17 mai 2011

La forêt des ombres, Franck Thilliez Paris, hiver

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   Paris, hiver 2006. Arthur Doffre, milliardaire énigmatique, est sur le point de réaliser un rêve vieux de vingt-cinq ans : ressusciter un tueur en série, le Bourreau 125 dans un livre. Un thriller que avid Miller, embaumeur de profession et auteur d'un premier roman remarqué, a un mois pour écrire contre uneforte somme d'argent.
   Reclus dans un chalet en pleine Forêt-Noire, accompagnée de sa femme et de sa fille, de Doffre et de sa jeune compagne, David se met aussitôt au travail. Mais il est des fantômes que l'on ne doit pas rappeler, et la psychose saisit un à un tous les occupants de la ténébreuse demeure cernée par la neige...

Bon, l'idée était bonne au départ. La scène posée aussi. On tombe vite dans un huis clos avec les personnages enfermés dans une demeure mystérieuse isolée en pleine forêt enneigée... Le tableau était alléchant. Chaque personnage traîne ses propres casseroles, personne n'est tout blanc, à part peut-être la petite fille de David, deux ans, dont on ne souhaite qu'une chose, qu'elle s'échappe vite de ce lieu maudit. 
L'atmosphère est étouffante, chacun se dévoile petit à petit mais ça devient vite trop lourd. Le suspens est présent jusqu'à un certain point, mais j'ai senti le dénouement bien avant la fin. C'est dommage. Et puis, ce que j'ai trouvé le plus gênant, c'est une sorte de complaisance dans la perversité qui m'a paru vraiment trop appuyée - ça m'a fait pensé à du Mo Hayder, dans ce que j'ai le moins aimé d'elle, par exemple Pig Island. Le rapprochement s'est fait presque naturellement, car la ferme d'Arthur Doffre est une ferme scientifique qui étudie le pourrissement de la chair grâce à des cadavres de cochons... un peu "too much" à mon goût... 
Le thème du serial killer 20 ans après, sur les traces de ses anciens crimes - très violents comme il se doit- ne peut évidemment pas être léger. Mais j'ai connu des auteurs qui avaient pu traiter beaucoup mieux le sujet (Val MacDermid,...) sans nous agiter les grosses ficelles du "attention, c'est glauque". C'est une lecture intéressante, on est quand même tenu de lire jusqu'à la fin, mais au final, je reste un peu déçue tout de même.

Les premières lignes:
   La femme fracassa le test de grossesse contre une poutre de grenier.
   Résultat positif. Som monde s'écroulait.
   Tête baissée, pieds nus, elle errait sur le plancher, s'écorchant les talons sur des échardes. Peu importait le sang. La douleur était ailleurs.
   Trahison.
   Le vent hurlait sous les tuiles du toit, les flammes des bougies s'essouflaient avant de s'étirer plus fines, happant les reflux d'oxygène.

Ma note: 6,5 / 10

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